De l'oblitération par Emmanuel Levinas

De l'oblitération par Emmanuel Levinas

La rencontre entre Emmanuel Levinas et Sacha Sosno n'est pas le fruit d'un hasard.

Songeons en effet à la réflexion du philosophe dans Humanisme de l'autre homme. Celui qui a écrit: « Autrui qui se manifeste dans le visage, perce, en quelque façon, sa propre essence plastique, comme un être qui ouvrirait la fenêtre où sa figure pourtant se dessinait déjà », n'est-il pas le plus à même d'éclairer la portée éthique de cette œuvre d'oblitération, au-delà de l'esthétique ?

C'est vers le débat touchant les relations entre l'art et l'éthique que j'ai souhaité orienter l'entretien qui suit. Le texte que je viens de citer résonne pour moi comme une stupéfiante « prémonition» philosophique de ce que peut signifier la pratique de l'oblitération par Sacha Sosno.

Emmanuel Levinas a peu écrit sur l'art en général, mais à l'occasion d'une réflexion sur la peinture de Jean Atlan, il affirmait que la tension de l'art, vécue entre désespoir et espérance de l'homme est une lutte « aussi dramatique que le dévorlement du vrai et que l'exigence impérative du Bien ». Ce qui le conduit à voir dans l'engagement artistique « un des modes privilégiés pour l'homme de faire irruption dans la suffisance prétentieuse de l'être qui se veut déjà accomplissement et d'en bouleverser les lourdes épaisseurs et les impassibles cruautés ».

Cet entretien voit donc la poursuite de la méditation d'Emmanuel Levinas sur l'art, à partir de l'oblitération de Sacha Sosno.

Françoise Armengaud, 1990

Details

• Broché
• État: Bon, légers plis sur la couverture exterieure au niveau des broches, note au crayon très légère en haut a droite de la première page
  
• ISBN: 9782729112127
• Maison d'édition: Editions de la différence 1990