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L'Idiot de la famille par Jean-Paul Sartre
L'Idiot de la famille par Jean-Paul Sartre
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L'Idiot de la famille par Jean-Paul Sartre
Depuis l'enfant des Mots, que fascinaient les dernières pages de Madame Bovary, jusqu'au polémiste de 1947 qui dénonçait, dans Qu'est-ce que la littérature ?, le culte mystificateur de la Beauté, Sartre n'a pas cessé d'entretenir avec Flaubert un rapport aussi privilégié qu'ambigu. Toute antipathie ou toute sympathie surmontées, le voici qui règle aujourd'hui ses comptes, au nom de « la seule attitude requise pour comprendre »: l'empathie. Cette attitude, qui confère aux deux premiers tomes de cet essai tant attendu une variété d'accents, une unité de souffle, une force de conviction proprement romanesques, est inséparable de la méthode définie par l'auteur en 1960 et préfigurée tour à tour par son Baudelaire et par son Saint Genet. Méthode « progressive-régressive », c'est-à-dire va-et-vient des significations les plus abstraites aux significations les plus concrètes, aller et retour de l'œuvre à l'homme et de l'homme à l'histoire; et tentative, au bout du compte, mais le compte est toujours à reprendre' toujours à vérifier (à « régler »), pour reconstituer dans toutes ses phases un mouvement dialectique, - ici le mouvement « par lequel Flaubert se fait progressivement l'auteur - de Madame Bovary ».
Non pas résultat d'une recherche mais cette recherche elle-même, avec surprises et ses lenteurs, ses tours et ses détours, ses ruptures et ses ruses, L'Idiot de la famille, qui suit la chronologie sans la respecter et ne cesse de remettre en cause ses propres conclusions, s'oppose tout autant à ces biographies sans saveur où les années s'écoulent au rythme du calendrier, qu'à ces monographies imperturbables étiquetant, décrivant, classant des textes purgés de leurs auteurs. Il évoquerait bien plutôt un très vaste atelier où le critique, aux prises avec son modèle, retouche inlassablement sa toile et, réfléchissant sur ses méthodes plus encore qu'il ne les applique, finit par produire, sous les espèces d'un portrait, ce chef-d'œuvre inconnu qui hante notre époque: l'intégration de la psychanalyse et du marxisme au sein d'une anthropologie nouvelle qui parvienne à rendre compte de l'homme - d'un homme - dans sa totalité, et donc de ce sur quoi la critique achoppe depuis Sainte-Beuve : le rapport de l'homme à l'œuvre.
« L'Idiot de la famille est la suite de Questions de méthode. Son sujet : que peut-on savoir d'un homme aujourd'hui ? Il m'a paru qu'on ne pouvait répondre à cette question que par l'étude d'un cas concret : que savons-nous - par exemple - de Gustave Flaubert?» A cette question, qui est au cœur même d'une pensée, sur cet exemple, qui est au cœur même d'une vie, la réponse, dans toute son ampleur et dans toute sa minutie, nous est enfin donnée.
Les deux premiers tomes de L'Idiot de la famille ont tenté de reconstituer l'expérience névrotique de Gustave Flaubert telle qu'il l'a vécue et, par conséquent, comme une réalité « unique ». Le troisième tome interprète la névrose de Flaubert et certaines de ses conséquences du point de vue de l'environnement social. Peut-on parler d'une névrose «générale » qu'on retrouve chez de nombreux individus à l'époque, bref d'une névrose historique et conjoncturelle? Cela nous amène à étudier l'«Esprit objectif» au début de la seconde moitié du XIX° siècle. Cela nous conduira aussi à revenir sur Flaubert subjectif pour examiner ses rapports avec le Second Empire. Nous serons à même, alors, d'étudier dans la quatrième partie l'« universel Singulier » qu'est Madame Bovary.
Details
- Livres reliés avec jacquette
- ISBN: T1 - 9782070711901 T2 - 9782070251902 T3 - 9782070711895
- État: Bon
- Maison d'édition: Gallimard
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